En politique, il appartint à l'école doctrinaire ; professeur à la Sorbonne, son cours fut suspendu en même temps que ceux de Victor Cousin et de Villemain, de 1825 à 1828 ; il écrivit dans les journaux libéraux et signa, en ajoutant un commentaire, l'adresse des 221.

Député et ministre de l'Intérieur en 1830, ministre provisoire de l'Instruction publique la même année, ministre des Affaires étrangères puis de l'Instruction publique de 1832 à 1837, il fut ambassadeur à Londres en 1840, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil de 1840 à 1848. Il fut l'ami de Royer-Collard et le rival de Thiers ; il fut encore député à la Constituante en 1848, et son rôle politique finit avec l'avènement de l'Empire qu'il ne cessa pourtant de combattre.

Orateur politique, critique, grammairien, historien, il fit aussi des traductions de l'anglais ; Guizot a écrit l'Histoire de la Révolution d'Angleterre, un nouveau Dictionnaire des Synonymes et divers autres ouvrages. En 1832, il fit rétablir l'Académie des Sciences morales et politiques et en fit partie dès sa reconstitution ; l'année suivante, il fut admis à l'Académie des Inscriptions et le 28 avril 1836 il fut élu à l'Académie française en remplacement du comte Destutt de Tracy, et reçu par le comte Philippe-Paul de Ségur le 22 décembre de la même année. Il eut la voix de son adversaire politique, Thiers. Sept jours après sa réception, Guizot votait pour Victor Hugo par opposition à Mignet, l'ami de Thiers qui venait de prendre le pouvoir. En 1841, favorable à la candidature de Victor Hugo, il arriva à l'Académie après la clôture du scrutin et fut parmi les abstentionnistes.

Après 1848, il joua un rôle important à l'Académie ; protestant et voltairien, mais orléaniste fidèle, il sacrifia ses idées religieuses et philosophiques à ses convictions politiques, et, se faisant le chef du parti catholique à l'Académie, il l'entraîna dans son opposition irréconciliable à l'Empire ; il fréquenta les salons hostiles aux Tuileries, et vota pour les candidats les plus cléricaux pourvu qu'ils fussent les adversaires du régime impérial ; Falloux, Lacordaire, de Carné, Autran, de Champagny, Auguste Barbier ; il combattit toujours Jules Janin et fut le meilleur allié de Dupanloup ; il reçut Montalembert, Biot, Lacordaire, Prévost-Paradol, Gratry. Il se rallia à l'empire libéral et vota pour Émile Ollivier ; il empêcha, après l'élection de Littré en 1871, l'évêque d'Orléans, Dupanloup, de donner sa démission, ainsi qu'il en avait manifesté l'intention. La fin de la vie de Guizot fut attristée par un pénible incident, à la suite d'une discussion au sujet du discours qu’Émile Ollivier devait prononcer en 1874, pour sa réception qui n'avait pas encore eu lieu ; Guizot, voulant défendre le rôle des signataires de l'adresse des 221 que Ollivier critiquait, jugea sévèrement les paroles et les actes de celui-ci en 1870, Ollivier riposta en dévoilant que le fils de Guizot avait sollicité et obtenu une large subvention de l'empereur. Guizot avait été nommé grand-croix de la Légion d'honneur.


 

 

1809

Dictionnaire des synonymes de la langue française  

1810

De l'état des beaux-arts en France  

1811-1815

Annales de l'éducation, 6 vol.  

1813

Vie des poètes français du siècle de Louis XIV  

1814

Quelques idées sur la liberté de la presse  

1816

Du gouvernement représentatif de l'état actuel de la France  

1817

Essai sur l'état actuel de l'instruction publique en France  

1820

Du gouvernement de la France depuis la Restauration. Des conspirations et de la justice politique  

1821

Des moyens de gouvernement et d'opposition dans l'état actuel de la France. Du gouvernement de la France et du ministère actuel. Histoire du gouvernement représentatif en Europe, 2 vol.  

1822

De la peine de mort en matière politique  

1823

Essai sur l'histoire de France du Ve au Xe siècle  

1827

Histoire de Charles Ier, 2 vol.  

1828

Histoire générale de la civilisation en Europe  

1830

Histoire de la civilisation en France, 1° partie2° partie  

1831

Le presbytère au bord de la mer  

1832

Rome et ses papes  

1833

Le ministère de la réforme et le parlement réformé  

1836

Essais sur l'histoire de France  

1837

Monk, étude historique  

1838

De la religion dans les sociétés modernes  

1839-1840

Vie, correspondance et écrits de Washington  

1841

Washington  

1842

Madame de Rumfort  

1845

Des conspirations et de la justice politiques  

1846

Des moyens de gouvernement et d'opposition dans l'état actuel de la France  

1849

M. Guizot et ses amis. De la démocratie en France  

1850

Pourquoi la révolution d'Angleterre a-t-elle réussi ? Discours sur l'histoire de la révolution d'Angleterre  

1851

Études biographiques sur la révolution d'Angleterre. Études sur les beaux-arts en général  

1852

Shakespeare et son temps. Corneille et son temps  

1853

Abélard et Héloïse  

1854

Édouard III et les bourgeois de Calais  

1855

Histoire de la république d'Angleterre, 2 vol. Sir Robert Peel  

1856

Histoire du protectorat de Cromwell et du rétablissement des Stuarts, 2 vol.  

1858-1867

Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps, 8 vol.  

1860

L'amour dans le mariage  

1861

L'Église et la société chrétienne en 1861. Discours académiques  

1862

Un projet de mariage royal  

1863

Histoire parlementaire de France, recueil de discours, 5 vol. Trois générations  

1864

Médiations sur l'essence de la religion chrétienne  

1865

Guillaume le Conquérant  

1866

Méditations sur l'état actuel de la religion chrétienne  

1868

La France et la Prusse responsables devant l'Europe  

1868

Méditations sur la religion chrétienne dans ses rapports avec l'état actuel des sociétés et des esprits. Mélanges biographiques et littéraires  

1869

Mélanges politiques et historiques  

1870-1875

L'histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, 5 vol.  

1872

Le duc de Broglie  

1873

Les vies de quatre grands chrétiens français